GEDANKEN
PENSÉES


La pensée me rencontra comme le poignard
Rencontre la chair fraîche d'un animal sacrifié et le tue
Et la même impuissance se reflète à nouveau dans mes yeux
Qui jetèrent une lueur rose
Ma propre colère fit éclater les petits vaisseaux
Ayant détruit consciemment,
Je m'interroge sur le sens
Et ne vit que le symbole de la futilité
Dans les méandres où se perd ma volonté
Et les événements, encore pendant leur chaîne de succession,
Se réduirent à l'état d'oubli,
Comme une page arrachée du livre d'images de la joie,
Jetés sans précaution dans un carton gris
Dans lequel ils pourrissent oubliés.
Les contours se brouillent.
Je me proposais de me taire afin d'attendre une réponse
Et j'attendais
Semaine après semaine
Année après année
Mais je n'obtins jamais de réponse.
Le silence faisait suite au silence.
Cela devint finalement si calme que je pus remarquer
Combien je me moquais de mon propre silence.

© Oswald Henke

Traduction : Cécile Delhautal

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