ROTE TRÄNEN
LARMES ROUGES


Je n'éprouve à vrai dire aucun plaisir
A découper ma propre main,
A observer des larmes rouges
Qui me quittent en formant un petit ruisseau.
La seule possibilité de me venger de moi-même,
De concilier ce que j'ai dit et fait,
Sans avoir agi consciemment.
Il me semble que je n'ai jamais ri,
Jamais pleuré.
Ri - pleuré.
Le bilan pointe du doigt vers les hauteurs.
Ainsi la ligne noire se perd dans le sombre horizon qui brûle,
En une tendance ascendante direction infini,
Très éloignée de quelque chose qui ressemble à des sentiments.
Je ne sens pas le morceau de chair
Qui pleure à la place de mes larmes rouges.
Pour l'instant, il y en a peu
Et chaque pas à l'écart de la ligne est puni
Par des mots murmurés qui provoquent plus de larmes rouges.
Ecoutez donc comme elles murmurent et susurrent,
Piquent et fouillent,
Tiraillent et mordent
Et exigent de verser des larmes rouges
Et prient de verser enfin des larmes rouges
De verser enfin quelques larmes rouges
Verser des larmes rouges
Verser des larmes
De pleurer
Pleurer.

© Oswald Henke

Traduction : Cécile Delhautal

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