2.AKT
8.SZENE - NIE MEHR
ACTE 2
SCENE 8 - PLUS JAMAIS


La scène suivante a lieu sur l'avant-scène, le rideau reste fermé. La scène n'est constituée que du morceau "Nie mehr".

Le Rebelle : Quelle douleur m'attend
Lorsque des câbles transpercent ma peau
Et s'inscrustent dans ma chair comme des parasites
Et veulent contrôler chaque fibre de mon corps ?
Des électrodes implantées dans mon cerveau
Abuseront de mon corps afin d'exécuter leur jugement.
Je deviens un instrument de la puissance
Et, sans savoir ce que je provoque,
Je répands peur et crainte
Et, sans savoir ce que je provoque,
Je répands peur et crainte

On me subtilisera mon passé,
Ma personnalité.
Tout ce qu'il y a de rebelle en moi sera arraché,
Déshumanisé par des bourreaux
Qui étaient eux-mêmes des délinquants
Et le sont encore.
Mon enfance se dissoudra dans une ivresse grise
Effacé comme si je n'avais jamais existé
Jamais existé, jamais existé
Jamais existé, jamais existé

De quoi ce vide a-t-il bien l'air ?
Est-ce que je percevrai ce vide en tant que tel
Ou deviendra-t-il une froide réalité
Sans vérité, sans amour, sans proximité ?
Aurai-je bon goût ?
Peut-être - mais je ne pourrai plus jamais embrasser
Toucher la peau
Plus jamais penser, parler, danser
Est-ce que ma raison trouvera un lieu
Où elle pourra continuer à exister
Sous une quelconque autre forme
Ou est-elle perdue si elle perd son appui dans mon corps ?
Ne plus jamais être fatigué
Ne plus jamais avoir peur

Mais j'ai encore peur
Une épouvantable peur de ce qui m'attend
Et la peur rend, un jour ou l'autre,
La raison sourde et aveugle.
Plus jamais peur ?
Plus jamais de vie ?
Plus jamais peur, plus jamais de vie
Plus jamais de vie, plus jamais peur...

A la fin du morceau, le Rebelle s'allonge sur le plancher de l'avant-scène et s'endort. La lumière baisse lentement.

Fin de la huitième scène

© Oswald Henke

Traduction : Myriam Marc et Cécile Delhautal

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