DIE LETZTE NACHT
LA DERNIÈRE NUIT


Mené à l'autel - uni à la main livide
Illuminé confusément par l'apparence de la mort.
La musique est triste - les invités vêtus de noir
Exhibent des larmes...

La cérémonie est fixée
Il ne nous reste que cette nuit pour rêver,
Puis seulement le souvenir.

Ce que je ressens pour toi guide mon acte.
Tu es allongée à mes côtés, le regard fixe -
Mais ce n'est pas la peur qui t'a figée !
La nostalgie de ta peau blanche
Fait glisser mes mains sur ton corps
tendre et froid, tendre et froid...
Chaque centimètre m'emporte sous ton charme
Cela fait si longtemps que j'ai la nostalgie de ton corps.
Lentement je sombre dans le tourbillon de ma nostalgie-
Détourné de la réalité.

Baiser après baiser, chaque rive disparaît sur le fleuve du plaisir.
Tes membres froids, dont la peau, sillonnée de salive par ma langue, s'épanouit dans l'éclat de la vie disparue,
Se blottissent contre moi, se blottissent contre moi...
La proximité se fond en une union
Dont je détermine le rythme
Moi seul, moi seul...
Lentement, la peau frotte la peau
Le corps se blottit contre le corps -
Un monologue sexuel qui ne donnera jamais de fruits,
Car... Mon seul gain est le plaisir
Tout le reste, je le perds
Début et fin en un seul acte.

Quand je défais mon étreinte
La rive est à nouveau proche
Le temps est venu de te rendre
Il m'est difficile de te libérer.

Aucune nuit n'est plus possible
La décomposition a déjà commencé.

Mené à l'autel...

© Oswald Henke

Traduction : Myriam Marc

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