DER KERKER
LE CACHOT


Le cri se perd
Porté par le vent
Amené à se transposer en une rêverie brumeuse et fantomatique
Docile détachement
De la peur déchaînée
Fuyant le cachot
Dont la moisissure t'a décomposé l'esprit

Les charmants petits rongeurs
Qui partageaient
Ta tambouille pourrie
Ces créatures à la queue dénudée
Dans la fourrure desquelles se trouvait le virus de la déchéance

Le crépi gris qui s'effritait
Et qui n'apportait aucune réponse
S'est tu durant toutes ces années
Où chaque heure te semblait une éternité sans fin

La paille qui n'avait plus l'odeur de la liberté depuis longtemps -
A été changée par la transpiration et les immondices
En un fumier répugnant, puant et maladif

Le fer rouillé
L'oxydation brun-rouge
Qui, jour après jour,
Se mêlait à ta peau

Rien ne s'en est allé
Il semblait que tu étais le seul à entendre tes paroles
Bien que tu ne parlais pas.

© Oswald Henke

Traduction : Myriam Marc

RETOUR