KEINE FARBEN
AUCUNE COULEUR


Dans un moment
Dénué de couleur
Des ombres dansent derrière des vitres lactées
Un jeu
Lent, rapide, encerclable,
Le mouvement coule en une masse sans vie
La lumière fixe fuit dans des images noires en mouvement
Le pion noir
Le cavalier blanc
La dame les élimine tous

Et des légions blanches, rassistes,
Ebranlent des tours noires

Une logique bilatérale
Erige un empire unique
Gouverné par deux rois
Qui se ressemblent
Jamais tués
Qui simplement fuient, lentement,
Et qui tombent sous leur propre coup
A l'assaut, le pion espère
Noble ou mort
Le noir élimine le blanc
Et le blanc élimine le noir
L'empire porte les deux couleurs
De manière bien équilibrée
Couleurs qui n'en sont pas
Mais qui forment des ombres
Qui n'en sont pas
Mais qui forment des ombres
Qui n'en sont pas
Mais qui forment des ombres
Qui n'en sont pas...

© Oswald Henke

Traduction : Cécile Delhautal

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