DER WEG
LE CHEMIN


L'humidité mêlée à la peur
Mon corps est gelé
Le temps avance toujours
Il ne recule jamais
Ni ne s'arrête
Les grains de sable coulent sans cesse à travers les fentes de mes mains
Elles ne peuvent arrêter un seul grain
A cet instant délimité je revis le passé
Les larmes de la mère -
L'humidité du froid
Le verdict de culpabilité prononcé sans mot
La peur était née

La main, maintenant propre -
Mais pure ? Seulement en apparence
Je vois le sang
Lavé depuis longtemps
L'acte s'est décomposé, pourtant il a eu lieu
La lumière blafarde jaillit
Fractionnée par l'acier
Pour transposer l'ordre des grains de sable
Comme j'aimerais jouer dans le bac à sable...

Le rythme du temps détermine le pouls
Ne fait qu'un avec les pas des gardiens - ils arrivent
Lentement, le dernier grain d'espoir tombe lui aussi
La serrure - la porte s'ouvre
Ce n'est pas la liberté qui attend là bas
Un homme en noir prononce des paroles de consolation
A quoi sert-il
Le couloir est éblouissant
La lumière des néons illumine la scène d'une lumière froide
Je rencontre mon enfance
Ma mère morte me souhaite bon voyage
Elle est belle, si jeune
Voilà le cadavre - je vois le visage affligé
Etourdi de vie, je m'assois sur la chaise
On met les sangles, les bras et les jambes attachés
Mes amis ont ri quand je suis tombé dans le ruisseau
A l'époque - il faisait froid
Car c'était l'hiver - la saison de la peur
Oui la saison de la peur - la saison de la peur
On me met un bonnet - on me branche des câbles
Les voix s'affaiblissent - je suis seul
Les derniers grains tombent
Les derniers grains tombent
La saison de la peur désagrège mon cerveau
La saison de la peur désagrège mon cerveau

© Oswald Henke

Traduction : Myriam Marc

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