PROLOG ZU EINEM MÄRCHEN
PROLOGUE À UN CONTE DE FÉES
La vie attend
Le monde enveloppé de blanc
S'immobilise
Moi seul bouge,
Observe et raconte :
Après le feu vint le froid
La paix est vide
Tous les
rois sont brûlés
La bêtise a gelé
Cette fois les deux frères sont morts
Avant
de mourir, leurs femmes
Ont donné naissance à deux nouveaux êtres,
Ils
avaient des ailes
L'un de ces deux rejetons était enveloppé de plumes noires,
Un
cygne noir
Aux yeux jaunes et luisants
Le deuxième être
Ressemblait
à un enfant humain
Sauf qu'il avait deux ailes blanches
Et des yeux d'un rouge
profond
Le cygne fut élevé par des cygnes blancs
L'enfant ailé
par une louve blanche et un aigle blanc
Fut nourri, protégé, et on lui apprit
à voler
Seuls les animaux qui étaient blancs
Pouvaient survivre dans le
monde blanc et gelé
Le cygne noir avait donc peu de chances
Et pourtant
il grandit
Et devint un merveilleux cygne noir
... Tous deux étaient à part
Le cygne parce qu'il n'était
pas blanc
Et l'enfant ailé
Parce qu'il ne semblait pas être un homme
Et
un animal non plus
Ils grandirent séparés
Le cygne noir
Fut adulte en peu
de temps
L'enfant ailé
Prit son temps pour grandir
Savoura la jeunesse
jusqu'au bout
Demeura simplement encore longtemps un enfant
Les années passèrent
Le monde demeura enveloppé de blanc
La
vie attend
© Oswald Henke
Traduction : Myriam Marc